09 novembre 2006

Sous le charme du Laos

Wow, quel pays de reve qu'est le Laos. On avait entendu plusieurs commentaires d'autres voyageurs rencontres au long du chemin qui nous vantaient tous les merites de ce pays. Nous y sommes donc entres avec beaucoup d'attentes... et elles ont ete admirablement comblees!

Des que nous avons traverse la frontiere du Viet Nam, nous avons remarque le changement. Partout il y avait de la verdure, des forets d'arbres centenaires et des montagnes immenses. Les formations rocheuses ressemblent un peu a celles de la Baie d'Halong, mais sans la mer.

Il faut dire que les Laotiens sont seulement 6.5 millions contrairement aux 82.5 millions du Viet Nam, pour des superficies semblables. Cela se voit entre autre par la simplicite et la disparite des villages que nous rencontrons sur notre route. Ces gens sont beaucoup moins stresses que leurs voisins. Ils vivent pleinement le moment present et aiment avoir du plaisir. Malgre leur air distant et reveur, ils sont chaleureux et accueuillants. Ils sont toujours pret a aider, mais sans essayer de toujours nous organiser! Ah, liberte! Le bonheur de descendre d'un autobus et de ne pas avoir 10 chauffeurs de tuk-tuks sur le dos. En plus, ils sont honnetes et n'essaient pas d'extorquer le double du prix juste parce que nous sommes touristes.

A Tha Khek, ils ont bien compris les besoins des voyageurs independants et il a ete facile de louer une mobilette que nous avons affectueusement surnommee "la petite chinoise" de par son pays d'origine. Tout comme au Cambodge, notre monture nous a permis d'explorer la region avoisinante a notre rythme. Nous voila donc partis pour une aventure de quatre jours qui nous a amene a parcourir plus de 400km de route asphaltee, de gravelle et de rizieres. Le point culminant de ce fabuleux perible a ete de decouvrir le Tham Lot Kong Lo, les cavernes de Konglor.

Pour y arriver, nous n'avions en main qu'une carte au tresor mal dessinee devant nous indiquer la route a suivre, les villages sur notre chemin ainsi que les points d'interets que nous devions rencontrer, quelques grottes a visiter et des chutes pour se baigner. Apres seulement une heure de route, nous etions un peu trop biens partis! Nous etions deja rendu a la 3e caverne sans avoir jamais apercu les deux premieres! De plus, nous etions completement enduits de poussiere. La route etait en construction et des camions soulevaient des enormes nuages de sable. Nous y avons verse toutes les larmes de notre corps et du essuyer la boue brune qui se formait aux coins de nos yeux.

Juste apres la caverne devait se trouver une intersection vers Ban Na Hin, notre destination pour la premiere journee. Oubliant mon orgueil masculin, nous avons interroge la moitie de la population de la region en quete de ce village. Malheureusement, leurs indications etaient douteuses et contradictoires. Nous avons donc opte de rejoindre Ban Na Hin par l'autoroute en revenant sur nos pas. S'ensuit donc une course a 60 km/h contre le soleil qui allait se coucher et la temperature qui descendait. En plus, notre carte tellement sommaire n'indiquait pas le kilometrage a parcourir ni les jonctions a prendre. C'est comme si tous les chemins menaient a Ban Na Hin, mais que personne ne connaissait cette ville! Toujours perdus a la nuit tombee, nous nous sommes arretes au premier "guest house" rencontre qui ne devait pas recevoir beaucoup de touristes a en juger par le visage surpris de son proprietaire.

Le lendemain, nous avons eu la bonne surprise d'apprendre que nous etions a seulement quelques metres de l'intersection menant a Ban Na Hin et aux grottes de Konglor. Apres avoir repare pour 1$ nos deux crevaisons, tres communes sur les mobilettes de location, nous etions sur la bonne route et de bonne humeur. Le parcours serpentait dans les montagnes parmis des formations de calcaires surprenantes. C'etait beau a en couper la souffle.

Nous avons compris pourquoi Ban Na Hin etait si difficile a trouver. D'abord, le village porte aussi le nom de Nam Khoun Khan et il compte tout au plus 200 ames. C'etait comme chercher une aiguille dans une botte de foin! A notre surprise, nous sommes tombe sur Ralph, un anglais fort sympathique qui depensait sa pension a construire son "guest house" de reve: 20 unites avec piscine creusee et restaurant. Pour l'instant une seule chambre est terminee et trois autres en voie de l'etre. Le confort etait parfait, tout comme la nourriture preparee par Monh, sa femme laotienne, qui a tres bien apris les secrets de la cuisine europenne. Humm, le petit dejeuner 2 oeufs jambon, les bonnes saucisses avec patates pilees, le steak-frites juteux et les sandwichs avec du vrai fromage pour la route!

Ralph a ete une bonne source d'information pour continuer notre periple. Ayant recu des nouvelles fraiches des villageois, il nous a appris que nous pouvions atteindre les grottes en passant par les champs fraichement recoltes. Une journee plus tot et nous aurions du payer 50$ pour un bateau qui nous aurait mene au meme point. Il nous a indique exactement la route a suivre.

A l'aube du lendemain, nous repartions a l'aventure. Le chemin de Ban Na Hin a Konglor consiste en une jolie route en gravelle au debut, de quelques fosses de plus en plus dur a franchir et d'une piste au travers des rizieres tumultueuses! Nous etions les premiers de la saison a risquer le trajet entierement a mobilette. De ce fait, il nous a fallu beaucoup plus de temps que prevu pour atteindre Sala Hin Boun, a seulement 8km de Konglor ou nous avons finalement du abandonner notre moyen de transport. Un ruisseau infranchissable a mobilette nous a force a terminer le trajet a pied.

Heureusement, il nous restait juste assez de temps avant la noirceur pour apprecier les grottes. Quelle recompense extraordinaire a tous les efforts fournis pour s'y rendre. Le Tham Lot Kong Lo est une riviere souterraine qui coule sous la montagne sur une distance de 7 km. Au plus large, la caverne fait 100 m et a certains points, la hauteur de la caverne est aussi impressionnante qu'une grande cathedrale.

Pour l'atteindre, nous avons loue les services de deux guides avec leur embarcation. Nous etions seuls dans un long bateau de bois qui glissait paisiblement sur une riviere limpide et turquoise, au travers des montagnes et de la foret. Juste le parcours pour se rendre a la grotte est mythique. A l'entree de la caverne, le souffle du vent et les tenebres nous donnait l'impression d'entrer par la bouche d'un monstre gigantesque. Tout au long du trajet, nous ressentions cette puissance tout autour de nous du au poids de la montagne et au son etouffe de la riviere qui coule. La grandeur de cet endroit, nous faisait sentir comme les premiers explorateurs d'un ancien royaume disparu. Vous allez toutefois devoir nous croire sur parole car l'endroit portait peu a la photographie amateure et nous n'avons aucune bonne photo des stalactites et stalagmites qui peuplaient cette grotte mysterieuse.

Ralph avait bien raison, ce qui rend cet endroit merveilleux, c'est en grande partie son inaccessibilite et les aventures qu'il faut vivre pour le meriter. C'est aussi une chance unique que de pouvoir traverser les champs des villageois, d'observer leur mode de vie et d'echanger des salutations avec eux. Sabaa dii!

3 commentaires:

Marc, celui qui n'aime pas les voyages a dit...

Qu'est-ce qui est arrivé à la mobilette? Je VEUX savoir ce qui est arrivé à la mobilette! Vous l'avez simplement abandonnée avant le ruisseau? Toute seule à la tombée de la nuit? Une rutilante mobilette de location, en plus! On s'en fout des grottes, on veut savoir ce qui arrive à la mobilette! On voit bien que vous êtes des étrangers : aucun respect pour les mobilettes! Moi j'en avais une belle mobilette bleue, elle faisait du 50 à l'heure quand j'avais le vent dans le dos. Elle tombait toujours en panne, mais je la chérissais quand même comme un symbole de mon autonomie. Pfa, je suppose que vous considérez le fait de vous être exilés à l'autre bout du monde, seuls avec un sac à dos, comme un symbole suffisant de votre autonomie?

Ah, la jeunesse se perd...

Tiens, ma complainte du propriétaire de mobilette me fait penser à ce savoureux texte de François Pérusse, question de vous rappeler des souvenirs du Québec :

J'avais une belle 'tite barouette à fumier
Tout l'monde dans l'rang était jaloux d'ma belle 'tite barouette à fumier
Une fois, j'traversais l'rang avec ma belle 'tite barouette à fumier
Ben pleine de fumier

Pis v'la-ti pas un énervé d'la ville
Qu'arrive avec sa grosse décapotée
Y rentre drette dans ma belle 'tite barouette à fumier
Ma belle 'tite barouette à fumier est allée revoler dans l'ravin
Y m'restait rien qu'les deux poignées dans' mains

Pis l'torieux d'énervé d'la ville est parti avec mon voyage de fumier
Su' son siège d'en arrière
Pis la roue d'ma 'tite barouette à fumier, est fausse
Pis moé avec, écoute ben ça

Oh, ma p'tite barouette à fumier...

Anonyme a dit...

Marc il vole tous mes commentaires!!!!! sniff sniff
Non mais sans blague, qu'est-ce que vous faites de vos mobilettes? C'est pas la première fois que vous nous dites que vous en louez une sans la rendre.
Moi ti tou je veux aller gambader dans des champs fraichements moissonnés et découvrir des contrées encore vierges de la tache américaine!

David Vallée a dit...

Et voila, mon premier commentaire a notre blog. Vive l'interactivite! Qui aurait cru que la technologie nous menerait jusque la!

Il peut arriver quelquefois, lors de l'ecriture d'un recit d'aventure, que certains faits sois omis pour alleger le texte tout simplement car ils ne presentent aucun interet.

Pour les pointilleux, ne vous inquietez pas en ce qui concerne les mobilettes. Meme si, pour celle-ci, nous avons du passer chez le garagiste du coin avant, nous les ramenons toujours en (presque) bon etat.

De toute facon, vous pensez vraiment qu'il y a des chances qu'il arrive quelque chose a la mobilette en plein milieu d'un champ? Ce n'est pas la grande ville! Ce que les locaux connaissent de plus proche en matiere de mecanique, c'est des buffles pour les travaux agricoles!

Vous pouvez avoir l'esprit tranquille, nous ne sommes pas prets d'echanger une mobilette, aussi chinoise soit-elle, contre un buffle!