15 novembre 2006

La delicieuse, la sportive et la magnifique

Vientiane

Vientiane est la capitale du Laos et comme toute les grandes villes boudhistes, elle regorge de temples (Wat), que nous n'avons pas visites, par paresse et aussi par saturation. L'endroit a plus ou moins de charme, selon les opinions. Nous avons trouve qu'il y avait de bons restaurants et cafes. Profitant de la diversite, on s'est regale de specialites mexicaines, indiennes et surtout francaises. Apres tout, l'influence coloniale se fait encore sentir. Manger, bouquiner, aller prendre un cafe et parler en francais avec les laotiens plus ages, ca fait vraiment partie de la place.

Cette ville etait aussi une etape obligee pour faire faire notre visa pour le Myanmar (Birmanie). Aucun probleme a signaler! Nous avons recu un service hors pair, sans meme se faire charger de supplement pour avoir notre visa rapidement. Quoi, un ambassadeur qui n'est pas corrompu? Tant mieux pour nous!

Vang Vieng

Avant de rejoindre la tres belle Luang Prabang, nous avons decide de couper la route en arretant a Vang Vieng. Nous etions prevenus, c'est le paradis un peu "kitch" des jeunes "backpackers" en quete de plaisir. Tout le monde va la-bas pour descendre la riviere sur des trippes, en buvant de la biere et en ecoutant du Bob Marley.

Comme tout ca est moins penible que 10 heures inconfortables d'autobus, nous avons pris le parti de rester. D'ailleurs, nous avons trouve une opportunite pour aller faire de l'escalade. Tout le pays est compose de montagnes et de parois de calcaire parfaite pour ce sport, qui commence a peine a se developper. Une des agences de voyage proposait des sorties en groupe et la location d'equipement. Histoire d'economiser, nous avons opte pour la simple location. Le plus drole, c'est que nous avons abouti au meme endroit que le groupe organise. Ils etaient fort sympathiques et nous en avons meme profite pour partager leur transport de retour... pour beaucoup moins cher qu'eux. Hihihihi!

Bon, c'est sur que pour se rendre ils ne se sont pas perdu et il ne se sont pas fait guider par un vieux monsieur au travers de roches coupantes et d'horties demoniaques. L'absence totale de sentier nous a conduit vers un mur de roche qui n'etait meme pas un lieu d'escalade. 45 minutes plus tard, on revient sur nos pas, et le vieux nous montre une falaise derriere le bar de son voisin. Merde, c'etait juste a cote! On va s'en rappeler en se grattant les demengeaisons d'hortie pendant des jours...

Luang Prabang

Depuis qu'on est au Laos, on a appris a apprecier le rythme de vie des Laotiens, on s'est habitue a prendre notre temps et a flaner. C'est encore plus vrai a Luang Prabang. Le premier jours qu'on est arrive, on n'a rien visite. On est reste sur la galerie du "guesthouse" qu'on avait trouve par hasard, a discuter avec un quebecois d'origine laotienne qui revenait sur les lieux de sa naissance, exactement dans cette maison de deux etages. Ses parents ont quitte lorsqu'il avait 3 ans et c'etait leur premiere visite depuis 27 ans.

C'est notre compatriote qui nous a mis au courant de l'existance du marche de nuit. Tous les soirs, une des rues principale de la ville est fermee au trafic pour laisser la place aux artisans et aux vendeurs. Avec les petites lumieres, les objets d'artisanat et les gateaux parfumes, ca nous a fait penser a un marche de Noel en Europe. Une autres des bonnes recommandation de notre ami quebecois a ete un petit buffet de fond d'une ruelle ou il est possible de manger pour seulement 50 cent.

La ville est toute petite et entouree du Mekong et de la riviere Khan. De chaque cote de la peninsule, on voit les montagnes. Dans toute la ville, il y a des arbres, des fleurs odorantes et des Wat ou vivent tout un bataillon de moines vetus de orange. On peut les voir recueillir l'aumone tous les matins si on se leve assez tot pour arpenter les rues principales. Le cachet de la ville est son romantisme et son petit cote rustique. A ce qu'on dit, Luang Prabang est en bonne voie pour demeurer le dernier refuge sur terre de tous les reveurs et utopiques. Encore une perle pour le Laos!

Ce soir, pour faire changement, nous allons au cinema! Ben oui, quelqu'un a eu la bonne idee d'ouvrir des petits salons dans lesquels ont peu louer des films et ils appelent ca le cinema. Encore une petite activite pour relaxer avant d'entreprendre de nouvelles aventures plus rocambolesque dans le nord du pays. A suivre...

09 novembre 2006

Sous le charme du Laos

Wow, quel pays de reve qu'est le Laos. On avait entendu plusieurs commentaires d'autres voyageurs rencontres au long du chemin qui nous vantaient tous les merites de ce pays. Nous y sommes donc entres avec beaucoup d'attentes... et elles ont ete admirablement comblees!

Des que nous avons traverse la frontiere du Viet Nam, nous avons remarque le changement. Partout il y avait de la verdure, des forets d'arbres centenaires et des montagnes immenses. Les formations rocheuses ressemblent un peu a celles de la Baie d'Halong, mais sans la mer.

Il faut dire que les Laotiens sont seulement 6.5 millions contrairement aux 82.5 millions du Viet Nam, pour des superficies semblables. Cela se voit entre autre par la simplicite et la disparite des villages que nous rencontrons sur notre route. Ces gens sont beaucoup moins stresses que leurs voisins. Ils vivent pleinement le moment present et aiment avoir du plaisir. Malgre leur air distant et reveur, ils sont chaleureux et accueuillants. Ils sont toujours pret a aider, mais sans essayer de toujours nous organiser! Ah, liberte! Le bonheur de descendre d'un autobus et de ne pas avoir 10 chauffeurs de tuk-tuks sur le dos. En plus, ils sont honnetes et n'essaient pas d'extorquer le double du prix juste parce que nous sommes touristes.

A Tha Khek, ils ont bien compris les besoins des voyageurs independants et il a ete facile de louer une mobilette que nous avons affectueusement surnommee "la petite chinoise" de par son pays d'origine. Tout comme au Cambodge, notre monture nous a permis d'explorer la region avoisinante a notre rythme. Nous voila donc partis pour une aventure de quatre jours qui nous a amene a parcourir plus de 400km de route asphaltee, de gravelle et de rizieres. Le point culminant de ce fabuleux perible a ete de decouvrir le Tham Lot Kong Lo, les cavernes de Konglor.

Pour y arriver, nous n'avions en main qu'une carte au tresor mal dessinee devant nous indiquer la route a suivre, les villages sur notre chemin ainsi que les points d'interets que nous devions rencontrer, quelques grottes a visiter et des chutes pour se baigner. Apres seulement une heure de route, nous etions un peu trop biens partis! Nous etions deja rendu a la 3e caverne sans avoir jamais apercu les deux premieres! De plus, nous etions completement enduits de poussiere. La route etait en construction et des camions soulevaient des enormes nuages de sable. Nous y avons verse toutes les larmes de notre corps et du essuyer la boue brune qui se formait aux coins de nos yeux.

Juste apres la caverne devait se trouver une intersection vers Ban Na Hin, notre destination pour la premiere journee. Oubliant mon orgueil masculin, nous avons interroge la moitie de la population de la region en quete de ce village. Malheureusement, leurs indications etaient douteuses et contradictoires. Nous avons donc opte de rejoindre Ban Na Hin par l'autoroute en revenant sur nos pas. S'ensuit donc une course a 60 km/h contre le soleil qui allait se coucher et la temperature qui descendait. En plus, notre carte tellement sommaire n'indiquait pas le kilometrage a parcourir ni les jonctions a prendre. C'est comme si tous les chemins menaient a Ban Na Hin, mais que personne ne connaissait cette ville! Toujours perdus a la nuit tombee, nous nous sommes arretes au premier "guest house" rencontre qui ne devait pas recevoir beaucoup de touristes a en juger par le visage surpris de son proprietaire.

Le lendemain, nous avons eu la bonne surprise d'apprendre que nous etions a seulement quelques metres de l'intersection menant a Ban Na Hin et aux grottes de Konglor. Apres avoir repare pour 1$ nos deux crevaisons, tres communes sur les mobilettes de location, nous etions sur la bonne route et de bonne humeur. Le parcours serpentait dans les montagnes parmis des formations de calcaires surprenantes. C'etait beau a en couper la souffle.

Nous avons compris pourquoi Ban Na Hin etait si difficile a trouver. D'abord, le village porte aussi le nom de Nam Khoun Khan et il compte tout au plus 200 ames. C'etait comme chercher une aiguille dans une botte de foin! A notre surprise, nous sommes tombe sur Ralph, un anglais fort sympathique qui depensait sa pension a construire son "guest house" de reve: 20 unites avec piscine creusee et restaurant. Pour l'instant une seule chambre est terminee et trois autres en voie de l'etre. Le confort etait parfait, tout comme la nourriture preparee par Monh, sa femme laotienne, qui a tres bien apris les secrets de la cuisine europenne. Humm, le petit dejeuner 2 oeufs jambon, les bonnes saucisses avec patates pilees, le steak-frites juteux et les sandwichs avec du vrai fromage pour la route!

Ralph a ete une bonne source d'information pour continuer notre periple. Ayant recu des nouvelles fraiches des villageois, il nous a appris que nous pouvions atteindre les grottes en passant par les champs fraichement recoltes. Une journee plus tot et nous aurions du payer 50$ pour un bateau qui nous aurait mene au meme point. Il nous a indique exactement la route a suivre.

A l'aube du lendemain, nous repartions a l'aventure. Le chemin de Ban Na Hin a Konglor consiste en une jolie route en gravelle au debut, de quelques fosses de plus en plus dur a franchir et d'une piste au travers des rizieres tumultueuses! Nous etions les premiers de la saison a risquer le trajet entierement a mobilette. De ce fait, il nous a fallu beaucoup plus de temps que prevu pour atteindre Sala Hin Boun, a seulement 8km de Konglor ou nous avons finalement du abandonner notre moyen de transport. Un ruisseau infranchissable a mobilette nous a force a terminer le trajet a pied.

Heureusement, il nous restait juste assez de temps avant la noirceur pour apprecier les grottes. Quelle recompense extraordinaire a tous les efforts fournis pour s'y rendre. Le Tham Lot Kong Lo est une riviere souterraine qui coule sous la montagne sur une distance de 7 km. Au plus large, la caverne fait 100 m et a certains points, la hauteur de la caverne est aussi impressionnante qu'une grande cathedrale.

Pour l'atteindre, nous avons loue les services de deux guides avec leur embarcation. Nous etions seuls dans un long bateau de bois qui glissait paisiblement sur une riviere limpide et turquoise, au travers des montagnes et de la foret. Juste le parcours pour se rendre a la grotte est mythique. A l'entree de la caverne, le souffle du vent et les tenebres nous donnait l'impression d'entrer par la bouche d'un monstre gigantesque. Tout au long du trajet, nous ressentions cette puissance tout autour de nous du au poids de la montagne et au son etouffe de la riviere qui coule. La grandeur de cet endroit, nous faisait sentir comme les premiers explorateurs d'un ancien royaume disparu. Vous allez toutefois devoir nous croire sur parole car l'endroit portait peu a la photographie amateure et nous n'avons aucune bonne photo des stalactites et stalagmites qui peuplaient cette grotte mysterieuse.

Ralph avait bien raison, ce qui rend cet endroit merveilleux, c'est en grande partie son inaccessibilite et les aventures qu'il faut vivre pour le meriter. C'est aussi une chance unique que de pouvoir traverser les champs des villageois, d'observer leur mode de vie et d'echanger des salutations avec eux. Sabaa dii!

01 novembre 2006

Sapa et la baie d'Halong

Grace a la chance inouie de s'etre fait avoir sur le transport pour le Laos aujourd'hui, nous passons une journee extra "ordinaire" de plus a Vinh... Bon, c'est juste que le chauffeur de bus nous a conduit vers la frontiere, mais apres 45 minutes, comme on etait ses seuls clients et qu'il n'allait pas faire assez d'argent, il a decide de faire demi-tour. Il s'est simplement arrete en nous laissant secher dans l'autobus directement a l'endroit d'ou on etait parti! C'est surprenant quand meme. Habituellement, les Vietnamiens sont plutot avenants (un peu trop en ce qui concerne les chauffeurs de "moto-bike", mais bon.) Dans le fond, ca ressemble un peu a notre sortie du Cambodge. Les gens nous aiment tellement qu'ils nous gardent le plus longtemps possible dans leur pays!

Au moins, ca nous laisse le temps de bien terminer nos entrees sur le Viet Nam et d'etre, pour une fois, a jour sur ce blog! De plus, vous devriez avoir les dernieres photos vietnamiennes toutes chaudes sorties du four.

Alors sans plus tarder, voici le recit de nos aventures dans le nord du pays.

Pour aller a Sapa, il faut d'abord prendre le train pour Lao Cai et ensuite trouver un mini-bus. Plutot que de reserver notre billet de train de notre hotel comme un commun touriste l'aurait fait, nous avons decide de nous rendre directement a la gare. Le seul train de la journee etant a 6h15 du matin, nous nous sommes leves a l'aube (le soleil se leve a 5h30 ici et se couche vers 17h30) et nous avons marche longtemps en regardant la ville de Hanoi se reveiller. Le hic est que la billeterie n'ouvre pas avant 7h du matin. Comment faire, puisque nous etions presses de nous rendre a Sapa? Apres avoir subtilement evite la securite et atteint le quai, nous avons reussi a soudoyer un controleur (a fort prix, avouons le) qui nous a installe dans un compartiment a couchettes qui ressemblait a une grosse cage a fauves. D'ailleurs, les locaux sont venus nombreux pour nous observer et discuter avec nous. Au moins, on etait en route!

Apres le train, la route en mini-bus de Lao Cai vers Sapa nous a permis de voir pour la premiere fois les magnifiques rizieres en terasse qui sont taillees a meme les montagnes. C'est dans cette chaine de montagne que se trouve le Fan Xi Pang (environ 3 100 m), le plus haut sommet du Viet Nam.

Sapa est une ville magnifique avec ses rues escarpees, son paysage a couper le souffle et sa temperature beaucoup plus fraiche et comfortable. Le nord-ouest du pays est peuple de tribus montagnardes et le marche de Sapa est colore avec les femmes des differentes tribus qui portent les vetements traditionnels et les ornements propres a leur groupe. Il y avait des Thais Rouges, des H'mongs Noirs et des H'mongs fleuris. Nous avons aussi apercu ce que nous avons appele des H'mongs "au gaz". C'est juste qu'elles etaient coiffees d'un chapeau excentrique faisant etrangement penser a un rechaud de camping. Ca doit etre pratique en montagne, dans le fond...

Notre hotel, Cat Cat, offrait une vue magnifique sur la montagne et nous avons pu profiter de notre balcon pour admirer le paysage. Nous y avons aussi trouve un guide local pour aller dans les villages de la vallee.

Les guides sont souvent des jeunes filles des tribus qui parlent tres bien anglais. La notre s'appelait Lyly et son surnom etait "cheu", ce qui veut dire "tough girl" en H'mong. Elle etait tres dynamique et se liait rapidement d'amitie avec tout le monde. Au depart, elle n'etait pas enchantee de nous guider dans la vallee pour 3 jours puisqu'elle allait manquer son "party" d'anniversaire de 18 ans a Sapa. Finalement, elle a fait le compromis de nous laisser pour une nuit dans notre pension au village pour retourner faire la fete comme il se doit! La montee lui semblait difficile le lendemain...peut-etre a cause du mal de tete?

C'etait curieux de la voir le premier jour dans son habit traditionnel et de lui poser des questions sur la region. Elle semblait plutot interessee par les garcons, faire la fete et ecouter de la musique americaine. Les Back Street Boys ont un grand "fan club" dans la region! Pour les jeunes, les traditions de leur tribus sont plutot contraignantes et servent uniquement a faire de l'argent avec le tourisme. Elle nous a avoue qu'il y avait trop de touristes a son gout, mais que sans ca, elle serait oblige de cultiver le riz. Les jours suivants, ses vetements ont ete remplaces par des jeans et une camisole.

Nous avons donc mis de cote notre curiosite par rapport au passe des H'mongs et nous avons vecu notre trip en nous amusant avec les jeunes. Le premier soir, notre hote n'a pas menage les "toast" au vin de riz. Mot, hai, ba YO!! Je ne m'en souviens pas necessairement, mais semblerait-il qu'apres ma visite dans le ruisseau qui borde la route, je parlais tres bien le H'mong!

Etonnament en pleine forme le lendemain, nous nous remettons en route et descendons un peu plus loin dans la vallee. La vue du petit village de Thais Rouges tout au creux etait vraiment charmante... tout comme les sources thermales qui nous attendait a notre arrivee. Genevieve a appris a cueillir le riz avec notre hotesse. Il faut beaucoup de patience, on doit decouper les epis un a la fois.

24 heures plus tard, apres un peu de marche, un tour de Jeep, un mini-bus, un train de nuit et un autre autobus, nous arrivions dans la baie d'Halong. Pour ajouter a nos moyens de transports, il manquait juste un bateau. Nous avons donc reserve une cabine pour une nuit, ce qui nous a permis de nous promener entre les formations calcaires qui font la beaute de la baie, de visiter des grottes vraiment surprenantes a l'interieur de ces ilots et de faire une petite excursion au coucher du soleil en kayak.

Au lendemain d'une nuit tres comfortable sur l'eau, nous avons fait escale sur l'ile de Cat Ba qui est une des plus grosses de l'archipel. Apres avoir peine sous le soleil cuisant pour atteindre une tour d'observation au coeur du parc national, nous avons passe un apres-midi bien merite a se detendre sur la plage.

Pour conclure notre aventure au Viet Nam, avec seulement 3 jours restant a notre visa, nous avons entrepris un autre "sprint" de transport. Nous avons quitte Cat Ba par le ferry de 5h45 vers Hai Phong, ou nous esperions trouver un autobus pour Vinh, derniere grande ville avant la frontiere du Laos. Les gens du terminus nous ont mis dans un autobus pour Than Hoa et celui-ci s'est arrete en chemin pour nous relayer dans un bus vers Vinh que nous avons rejoint sur la route. Comme quoi, quand ils veulent vraiment, les vietnamiens peuvent etre efficaces. Qui sait si ca reviendra demain et que nous allons enfin atteindre le Laos?